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Les milles et une nuits scientifiques

 

           Découvrir une histoire.

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Aquarelles

     Avant d'être chercheur, Petit a été peintre, graveur, lithographe sculpteur, ferronnier et potier. Il a même enseigné la vannerie aux USA et fut pendant deux ans enseignant à l'Ecole des Beaux-arts d'Aix en Provence, en sculpture, quand celle-ci était encore dirigée par son ami Jacques Boullier, alias Vasselin (mais maintenant, les choses ont bien changé. La porte du nouveau directeur s'orne de voyants "feu vert-feu rouge"). De cette époque naquit la surface de Boy que les Parisiens pourront découvrir dans la "salle p" du Palais de la Découvert, où elle achève de s'oxyder.

     Le talent de dessinateur permit toujours à Petit, au gré de ses nombreux voyages, de trouver partout gîte et pitance. Le fichier Aquarelles, inclus dans le "cd Lanturlu", contient quelques œuvres réalisées lors de voyages récents, à Amalfi et à Capri.

Pour agrandir ces images

 

 

 

Le voyage du Maxiflon

     Cette bande dessinée va vous entraîner trente cinq années en arrière. A l’époque je travaillais à ma thèse de doctorat. Je ne gagnais pas grand chose au CNRS. Il me fallait donc trouver des ressources additionnelles. C’est là que j’ai pensé pour la première fois à la bande dessinée, en 1965.

      J’ai donc acheté des albums Spirou et je les ai étudiés. Nombre de pages, de personnages, déroulement de l’intrigue. J’ai alors conçu deux bandes dessinées qui parurent cette année -là dans le journal Spirou. Mais vous ne les trouverez pas en albums. Par une malchance incroyable quelqu’un au journal eut l’idée de sortir ces pages en demi formant, ce qui leur conférait une définition graphique moins bonne et rendait à jamais impossible leur transformation en albums au format standard. . Je perdis les quelques exemplaires que j’avais conservé après parution. C’est en passant une annonce dans mon site Internet qu’un collectionneur Canadien se manifesta, qui possédait un exemplaire complet de l’album intitulé : Le Voyage du Maxiflon. Ah, détail : à l’époque je n’avais pas signé ce travail sous mon vrai nom mais sous celui de Lartie Shaw.

 Découvrir quelques pages...

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Le Logotron

 

    C'est un programme, très simple (dont on trouvera le détail dans "Achille Moneyback découvre l'informatique") qui engendre automatiquement des néologismes. Né lors d'un dimanche pluvieux, à la fin des années soixante-dix, quand apparurent en France les premiers Apple II, il permet d'engendrer 90.000 néologismes dont une faible partie appartient réellement à la langue française ( comme "télé-phone" ou "schizo-phrène").

     Le Logotron a une histoire. A cette époque les frères Bogdanoff, les terribles jumeaux, produisaient sur tf1 leur émission "Temps X". Liés d'amitié avec Petit (qui avait d'ailleurs participé à la première émission de la série) tous trois eurent l'idée d'un canular. Pour la circonstance, Petit fut présenté en tant que "directeur de l'Institut de Logotronique, de la faculté des lettres d'Aix-en-Provence" (où il enseignait alors, au département de philosophie). Le "Logotron" était en fait un simple Apple II mais, à l'époque, rares étaient les gens qui avaient vu ce genre de machine. Cela donna le dialogue suivant :

     Igor Bogdanoff :

    - Alors, professeur, voici cette machine, le Logotron, que vous avez créée.

    - C'est un appareil qui permet de créer des mots. Or, de nos jours, nous avons besoin de mots nouveaux, dans toutes les disciplines, dans tous les secteurs de l'activité humaine.

     Entre temps, un étudiant de Petit, rebaptisé "technicien en logotronique", avait mis en marche la machine, c'est à dire allumé l'Apple et lancé le programme. Avec une sonorisation comparable à celle d'une machine à écrire, l'appareil alignait des mots :

ZOODYNE

PSEUDOCRATE

SEXON

CHRONOTHERAPEUTE

STATODYNAMIQUE

     Soudain, le défilement s'interrompait et un mot se mettait à clignoter.

    - Ah, professeur, il semble se passer quelque chose. Voyez l'écran. Qu'est-ce que cela signifie ?

    - Ce mot a pour ainsi dire été "capturé" par l'interpréteur sémantique de la machine.

    - Ah bon, et que fait-on dans ces cas-là ?

     Se tournant vers son "technicien" :

    - Veuillez activer le module sémantique, je vous prie.

     Notre "technicien" frappait sur quelques touches. La machine semblait alors se livrer à des analyses compliquées, affichait des tas de messages, des graphiques. Finalement, le "sens" du mot était affiché, toujours avec ce bruit de machine à écrire :

     Statodynamique : étude de l'évolution des états stationnaires

    - Fascinant, professeur. Je suppose que cet interpréteur sémantique nous place en pointe au niveau international.

    - Tout à fait. C'est le fruit de longues recherches. La Faculté des Lettres d'Aix peut s'enorgueillir de posséder une machine révolutionnaire, que déjà l'étranger nous envie.

    - Quelles sont les applications ?

    - L'Institut crée des mots nouveaux et les met à disposition, avec leur sens, fourni par notre interpréteur sémantique. Bien sûr, nous les brevetons.

    - Comme en biotechnologie ?

    - C'est comparable. Il s'agit de ce qu'on pourrait appeler des manipulations linguistiques.

    - C'est moins dangereux que les manipulations biologiques.

    - Certes. Nous fournissons donc des mots prêts à l'emploi. Les médecins, les industriels, se comptent parmi nos clients. Les hommes politiques aussi, bien sûr. Nous avons d'ailleurs des Logotron fonctionnant en plusieurs langues.

    - Vous voulez dire… que vous exportez des mots ?

    - Bien sûr. La France est devenue le premier producteur de mots et l'exportateur le plus actif. A l'heure où la balance des paiements française pose problème, ceci n'est pas négligeable.

     Pendant la discussion, le téléspectateur avait vu voir apparaître de nombreuses trouvailles issues du Logotron. Pour se convaincre de l'efficacité du programme, simple comme bonjour, qui tient en quatre lignes, le lecteur n'aura qu'à faire fonctionner celui qui est fourni sur le "cd Lanturlu".

     En fin d'émission, Igor Bogdanoff :

    - Et si certains téléspectateurs sont intéressés, comment peuvent-ils prendre contact ?

    - Simple : ils écrivent à l'Institut de logotronique, à la Faculté des lettres d'Aix en Provence, avenue Robert Schuman.

     Quelques jours après, Petit était convoqué chez le président de l'Université :

    - Ecoute, Jean-Pierre, arrête tes âneries. Regarde le sac de courrier que nous avons reçu. Et tout est adressé à ce soi-disant "Institut de logotronique".

     Une firme pharmaceutique, qui venait de créer un nouveau médicament, demandait un devis pour création d'un nom, pour un nouveau produit. Il y avait nombre d'invitation à des congrès de linguistique, des demandes de séminaires émanant d'universités. Petit du s'égosiller au téléphone :

    - Mais non, cher collègue, il n'y a as de module sémantique. C'est une blague. Nous avions mis ces sens des mots, que nous avions imaginés, dans un fichier spécial. Tous les tant de mots, engendrés aléatoirement, le programme appelait automatiquement un de ces mots "muni d'un sens" (que nous avions inventé de toute pièce et mis en mémoire) et faisait clignoter l'affichage. En frappant un certain nombre de touches, mon étudiant provoquait l'affichage "du sens ainsi calculé". Mais il ne s'agissait que d'un canular, rien de plus.

     Il fallut des semaines pour dissiper l'effet de ce canular, ce qui dissuade Petit d'en faire d'autres, comme "L'extrapolateur historique" ( programme qui "calculait" les nouvelles du lendemain à partir de celles des jours précédents) ou l'invention révolutionnaire de l'INSTA ("Institut national des transports avancés"), une machine révolutionnaire, variante de "l'aspirisouffle" (voir la bande dessinée du même nom), qui pouvait circuler à grande vitesse en cheminant collé au plafond.

     L'épopée du Logotron avait montré que dans la mesure où quelque chose était présenté sur un plateau de télévision, on pouvait convaincre n'importe qui que cela existait vraiment.

     Ceci étant, si un étudiant, ou un bidouilleur un peu réveillé voulait s'atteler au problème, il y aurait sûrement moyen de créer une sorte "d'interpréteur sémantique", syntaxiquement et grammaticalement correct, quelque chose qui, à partir de

COSMO-TOPE

Sortirait une signification plus élaborée que plus raffinée que :

LIEU-UNIVERS

Par exemple :

L'endroit où se trouve l'univers.

qui est en fait le sens exact.

     Dans "Achille Moneyback découvre l'informatique" (sur le "cd Lanturlu" ), le lecteur trouvera le programme de l'INSULTOTRON, un générateur automatique d'insultes dignes du capitaine Haddock :

INFLATOGASTRE

MICROCEPHALE

BRACHYCERQUE

PYROPHRENE

RHINOSEXUEL

PAPYRODIDACTE

     On a l'impression que personne ne programme plus, de nos jours. Pourtant, quelle source inépuisable de divertissement. Qui se souvient du programme ELIZA, qui simulait la "non-directivité", c'est-à-dire les réponses d'un psychanalyste (il existait un autre programme mimant le comportement d'un paranoïaque).

     Je me souviens d'une émission à la radio. Les auditeurs posaient des questions et la machine leur répondait. L'un d'eux ayant demandé à l'ordinateur :

    - Pouvez-vous faire l'amour ?

     Cette machine infernale avait automatiquement répondu :

    Croyez-vous que je ne sois pas capable de faire l'amour ?

     Il est temps que nos grands consommateurs de logiciels réapprennent qu'avec l'informatique on peut créer des choses succulentes, à condition de l'employer comme un Meccano.

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Retrouvez les versions intégrales de ces BD et d'autres oeuvres sur CD (voir contenus des cd).